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Idjwi : Mme Marie-Louise Issanda présente les défis, les opportunités et les objectifs du programme PCPC

Idjwi : Mme Marie-Louise Issanda présente les défis, les opportunités et les objectifs du programme PCPC

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La Coopération Suisse a officiellement lancé la deuxième phase du programme « Participation Citoyenne et Prévention des Conflits » (PCPC) ce mercredi 25 septembre en Chefferie de Rubenga, dans le  territoire d’Idjwi au Sud-Kivu.

Ce programme vise à renforcer la gouvernance locale, la cohésion sociale et la prévention des conflits.

Lors du lancement de cette deuxième phase, Mme Marie-Louise Issanda, chargée de programme médias à la Coopération Suisse, a rappelé les principaux résultats de la première phase du programme, débutée en jui 2020, et clôturée en février 2024.

« Avant la clôture, nous avons mené une évaluation pour déterminer les résultats obtenus et définir les orientations pour la deuxième phase », a-t-elle précisé.

Malgré les efforts déployés, celle-ci explique que le contexte est quasiment resté le même. Les tensions sécuritaires, la faiblesse de l’autorité de l’État dans certaines entités et la présence de groupes armés continuent de persister dans l’Est du pays. Par ailleurs, les infrastructures et les services sociaux de base demeurent insuffisants, et les inégalités dans la répartition des ressources persistent.

Face à ces constats, trois défis majeurs ont été identifiés pour la phase suivante du programme : la faiblesse de la gouvernance à différents niveaux, la dynamique des conflits fonciers et communautaires, ainsi que le manque de financement des structures locales, notamment à travers la chefferie. Mme Issanda a également pointé du doigt le manque de rétrocession régulière des fonds ainsi qu’un civisme fiscal encore trop faible.

Cependant, la Chargée de médias de la Coopération Suisse a souligné que tout n’était pas sombre. Des opportunités sont apparues, notamment à travers les élections locales. « Ces élections ont permis de renouveler la classe politique, ce qui offre l’espoir que les nouveaux élus, s’ils accomplissent correctement leur mission, pourront aider au contrôle de l’action gouvernementale », a-t-elle affirmé.

La décentralisation, en tant que processus permettant une proximité accrue entre les Entités Territoriales Décentralisées (ETD) et la population, est également vue comme une chance pour répondre plus efficacement aux besoins locaux.

«L’autre opportunité c’est l’engagement avec les autorités. Quand les autorités s’engagent, quand elles s’approprient le programme, nous devons arriver aux résultats escomptés. Mais aussi la proximité de la Coopération Suisse, nous sommes à Bukavu, c’est là où il y a le bureau national pour la RDC. Nous faisons des missions dans les différentes entités territoriales décentralisées dans les zones d’intervention. Cette proximité avec les partenaires et les autorités nous permet de développer des approches communes pour surmonter les défis,» insiste-t-elle.

Une deuxième phase ambitieuse

Dans cette nouvelle phase, la Coopération Suisse entend capitaliser sur les acquis tout en abordant de manière plus approfondie certains défis. Mme Marie-Louise Issanda a mis l’accent sur trois axes majeurs : le renforcement de la cohésion sociale, la protection des droits fondamentaux et l’amélioration de la gouvernance locale.

L’un des objectifs prioritaires est de renforcer les capacités des animateurs des ETD et des élus locaux. Ceux-ci auront pour mission de contrôler les actions gouvernementales et d’évaluer les activités mises en œuvre dans le cadre du programme.

« Nous allons travailler avec les ETD, car elles sont proches de la population, connaissent ses besoins et peuvent apporter des solutions efficaces », a déclaré Mme Issanda.

Un autre aspect fondamental de cette nouvelle phase est le soutien aux médias locaux. Considérés comme le « quatrième pouvoir », les médias jouent un rôle crucial en tant que relais entre les autorités et les citoyens. Ils créent des espaces de dialogue, facilitant les échanges entre gouvernants et gouvernés, ce qui contribue à la transparence et à la responsabilisation des autorités.

« Nous allons soutenir les médias pour qu’ils continuent à servir de pont entre les différentes parties prenantes. On va également travailler sur le renforcement des capacités communautaires avec des sensibilisations, mais également des mécanismes formels et informels de prévention des conflits, et plus spécifiquement sur les conflits fonciers,» a souligné Marie-Louise.

Enfin, celle-ci insiste sur la nécessité d’une coordination et d’une synergie accrues entre les différents partenaires techniques et financiers présents dans la région. « Pour éviter les doublons, nous devons coordonner nos actions et travailler ensemble pour assurer la complémentarité, afin de maximiser notre impact pour le développement de la Chefferie », a-t-elle conclu.

Ce lancement de la deuxième phase du programme PCPC à Idjwi marque une nouvelle étape dans l’engagement de la Coopération Suisse pour améliorer la gouvernance locale, renforcer la cohésion sociale et prévenir les conflits dans cette entité. Ce programme est aligné au plan de développement local de la chefferie de Rubenga, mais également sur le programme du gouvernement provincial présenté par le Gouverneur, et le plan de développement de la province, ainsi que sur le plan national stratégique de développement de la RDC.

Simon Weteshi Mihona

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