Bunyakiri : réunies par la RCBu, des femmes expriment leur détermination à barrer la route à toutes formes de violences
Ce lundi 25 novembre, à l’occasion de la Journée mondiale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la Radio Communautaire de Bunyakiri (RCBu) a réuni femmes, autorités locales et membres du club des jeunes filles reporters autour d’une journée de réflexion, dans le but d’élaborer des stratégies concrètes pour mettre fin aux multiples formes de violences subies par les femmes dans cette partie du Sud-Kivu.
Pour Florence Zawadi, chargée du genre au sein de la RCBu, cette initiative vise à mobiliser la communauté afin de trouver des solutions efficaces à ce fléau persistant.
« Nous avons organisé cette journée pour encourager l’autonomisation économique des femmes. L’accès à l’emploi, à la formation professionnelle et à l’indépendance financière joue un rôle clé dans leur capacité à quitter des situations de violence », a-t-elle déclaré.
Elle a également insisté sur l’importance de dénoncer les violences : « Le silence des victimes contribue à perpétuer les abus. Les femmes doivent être soutenues pour faire entendre leur voix. »
De sa part, Béatrice Libuka, représentante des femmes de l’église catholique Yesu Mushindaji, a dressé un tableau sombre de la situation de la femme à Bunyakiri.
« Les femmes de Bunyakiri vivent dans une ignorance quant à leurs droits. Elles sont souvent marginalisées à tous les niveaux, et les violences auxquelles elles font face sont nombreuses : économiques, physiques et conjugales,» a-t-elle déclaré.
Les participantes ont unanimement reconnu que ces violences restent profondément enracinées dans les normes culturelles et économiques de la région. Elles ont également souligné le besoin de sensibiliser les femmes sur leurs droits et de créer des cadres où elles peuvent exprimer leurs souffrances sans crainte de représailles.
Les femmes présentes ont exprimé leur gratitude envers la RCBu pour son engagement constant dans la lutte contre les violences basées sur le genre. Elles espèrent que cette démarche permettra de réduire ces violences d’au moins 80 % à l’avenir, un objectif ambitieux mais nécessaire.
Lire aussi:
Florence Zawadi a également lancé un appel aux autorités congolaises pour qu’elles inscrivent toutes les formes de violences faites aux femmes comme infractions dans la législation nationale. Elle a en outre plaidé pour que les femmes puissent bénéficier d’un accès égalitaire à l’héritage, un droit souvent bafoué dans cette entité.
Dans son discours de clôture, Florence Zawadi a rappelé l’importance d’impliquer les hommes dans ce combat :
« Les hommes doivent être des alliés actifs dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Ils doivent non seulement dénoncer les comportements criminels, mais aussi renforcer les réseaux de soutien communautaire et jouer un rôle essentiel dans l’accompagnement des victimes,» insiste-t-elle.
Notons que cette journée, riche en échanges et en résolutions, marque une étape importante pour les femmes de Bunyakiri. À travers l’appui de la RCBu et la mobilisation communautaire, l’espoir d’un avenir plus juste et sécurisé semble se dessiner pour les femmes qui continuent d’être victimes de toutes sortes de violences dans cette zone.
Chance Nganiza
Share this content:
Laisser un commentaire