Bunyakiri : « Mettre fin à la violence envers les femmes et les filles exige des stratégies solides » (Florence Zawadi)

Chaque année, le 25 novembre, le monde célèbre la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Cette journée, consacrée à la lutte contre ce fléau mondial, met l’accent sur des mesures concrètes pour y mettre fin. Le thème retenu cette année est : « Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles ».

Face à ce problème profondément enraciné dans les sociétés, il devient impératif de mettre en œuvre des stratégies robustes et durables. Cela passe par la fin de l’impunité des auteurs, lesquels doivent être traduits en justice et répondre de leurs actes.

Dans le cadre de la préparation à cette journée, Florence Zawadi, chargée du genre à la Radio Communautaire de Bunyakiri (RCBu), s’est exprimée lors d’une interview nous accordée ce samedi 23 novembre 2024. Elle souligne les mesures nécessaires pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes et aux filles, victimes de nombreux abus.

« Lutter contre les violences faites à l’égard des femmes nécessite une approche globale et multidimensionnelle qui touche à différents aspects de la société : la législation, l’éducation, la sensibilisation, les services de soutien aux victimes et la responsabilité individuelle et collective », a-t-elle déclaré.

Selon Florence Zawadi, la protection des droits des femmes et des filles passe par des investissements plus conséquents dans plusieurs domaines clés. Elle a notamment insisté sur le rôle des organisations féminines dans l’amélioration des législations. Ces dernières doivent veiller à ce que les coupables soient effectivement traduits devant les tribunaux et condamnés à la hauteur de leurs crimes.

Elle met également en avant des solutions concrètes pour prévenir et éradiquer ce phénomène.

« Renforcer les lois et la justice, en mettant en place des législations plus strictes contre toutes les formes de violences faites aux femmes, notamment les violences domestiques, le harcèlement et les mutilations génitales. Les lois doivent garantir une protection immédiate et efficace des victimes », a-t-elle ajouté.

Florence Zawadi invite les femmes du territoire de Kalehe en général, et celles de Bunyakiri en particulier, à dénoncer les violences dont elles sont victimes. Qu’il s’agisse de violences conjugales, de harcèlement sur le lieu de travail ou d’autres abus, elle les a encouragées à briser le silence afin que justice soit rendue.

« La dénonciation est une étape essentielle pour mettre un terme à ces actes inhumains et garantir que les coupables soient sanctionnés », a-t-elle déclaré.

Elle rappelle également que la lutte contre les violences basées sur le genre nécessite l’implication de tous : autorités locales, communautés, et individus, et insiste sur l’éducation des jeunes générations afin de déconstruire les normes patriarcales et de promouvoir l’égalité entre les sexes.

Pour marquer la célébration de cette journée mondiale, la Radio Communautaire de Bunyakiri organise, ce lundi 25 novembre 2024, une journée de réflexion. Cet événement réunira les femmes de Bunyakiri et le Club des jeunes filles reporters pour débattre des solutions adaptées au contexte local.

Cette initiative vise à sensibiliser davantage les populations sur l’importance de la prévention des violences et à renforcer la solidarité entre les femmes et les acteurs communautaires engagés dans cette cause.

Chance Nganiza