Culture : Deux mois après sa sortie, la chanson « Nakabata » continue de faire réagir : entre nostalgie culturelle et débat sur la moralité
Deux mois après sa sortie, la chanson « Nakabata » interprétée par l’artiste Shaidi Kalume Shaksang, continue de faire couler beaucoup d’encre et d’attiser des débats passionnés, aussi bien au sein de la communauté Tembo que sur les plateformes numériques. Entre éloge des valeurs ancestrales et dénonciation des dérives modernes, le morceau secoue les consciences.
Dans cette œuvre au titre provocateur que l’on peut traduire par « Je me suis vendue » ou « Pute », l’artiste dénonce la perte de repères chez certaines femmes de sa communauté. Il établit un contraste fort entre la femme Tembo d’hier, modèle de fidélité et d’intégrité, et les dérives observées aujourd’hui.
« Autrefois, la femme Mutembokazi savait qu’un foyer a ses hauts et ses bas. Elle ne fuyait pas. Elle n’acceptait pas les avances d’un autre homme, elle ne cherchait pas ailleurs ce qui doit se construire chez soi », chante-t-il, en langue locale.
L’artiste fait de la femme Mutembokazi une figure centrale de sa critique et de son appel. Selon lui, cette femme incarnait la sagesse, la patience, l’éducation des enfants, et le respect du foyer.
« Si l’on devait désigner une femme valeureuse selon nos coutumes, c’était elle, la Mutembokazi », affirme-t-il dans un couplet mémorable.
Le message est clair : l’artiste interpelle les femmes d’aujourd’hui à revenir à la raison, à l’honneur et à la fidélité conjugale. Un message reçu avec approbation par certains, et critique par d’autres.
Les réactions ne cessent de fuser
Sur les réseaux sociaux, les partisans saluent un retour aux valeurs traditionnelles, nécessaires à la cohésion familiale et à l’éducation.
« Il faut dire les choses. Ce que cette chanson dit, nos mères le savent. On a trop laissé faire », écrit une internaute.
D’autres, en revanche, y voient une vision réductrice et conservatrice du rôle de la femme, dénonçant un message qui culpabilise les femmes sans évoquer la responsabilité des hommes.
« Pourquoi toujours dire que c’est la femme qui ne tient plus ? Et l’homme infidèle, irresponsable ? », interpelle une autre voix critique.
Entre culture, morale et modernité
La chanson, au-delà de son ton accusateur, ouvre un débat profond sur l’évolution des mœurs, les conflits générationnels et la place des traditions dans une société en mutation. Pour beaucoup, elle est une occasion de dialogue communautaire, pour d’autres, une piqûre de rappel brutale mais nécessaire.
En attendant une éventuelle suite annoncée par l’artiste lui-même, « Nakabata » s’impose déjà comme l’une des chansons les plus controversées et influentes de l’année dans la région.
Simon Weteshi Mihona
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